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Environnement, santé et sciences à l’heure de l’Anthropocène

Comment expérimenter et enquêter sur une Terre abîmée?

Le médialab développe des recherches sur la crise environnementale et ses enjeux politiques, sanitaires et scientifiques. Comment décrire et comprendre les transformations des corps, des savoirs, des sociétés et des écosystèmes à l’heure de l’Anthropocène? Tout en mobilisant les outils de la sociologie des sciences et des études de controverses, nous expérimentons de nouvelles méthodes combinant enquêtes de terrain et explorations de traces numériques, physiques et biologiques.

Research

Les crises environnementale, climatique, pandémique et planétaire sont au cœur des recherches du médialab. Les approches des STS (science and technology studies) nous donnent en effet des outils puissants pour repérer les transformations simultanées des savoirs, des techniques, des politiques, du vivant et de l’environnement. Le médialab explore aussi comment la condition anthropocène – la vie sur une terre abîmée – pose de nouveaux défis aux sciences sociales et à leurs manières de décrire et de comprendre le monde. Au-delà des sciences et des politiques environnementales prises comme “objets” d’enquêtes des sciences sociales, il s’agit d’expérimenter au-delà de nos disciplines avec des dispositifs, des acteurs, des données qui permettent de tracer et de décrire autrement les crises contemporaines - qu’il s’agisse de séquences génétiques ou de capteurs de pollution. 

Projets associés

Nos projets se fondent sur une conversation et des collaborations pratiques avec les humanités environnementales, l’anthropologie de la santé, les sciences de la terre et du vivant, l’écologie scientifique, le design et l’activisme.

Analyse des controverses?

L’analyse des controverses est une figure classique de la sociologie des sciences et des techniques et s’inscrit dans les travaux historiques menées depuis le médialab. Elle est constituée d’enquêtes qui visent à offrir des repères au sein de situations marquées par les désaccords qui jalonnent les processus de production de connaissance. Les controverses débordent à présent largement les murs des laboratoires et leur analyse réclame un équipement cognitif et matériel auquel le médialab entend contribuer dans la foulée des travaux menées dans le cadre de l’IDEFI FORCCAST.

Histoire des épidémies, traces biologiques et santé planétaire

Comme la pandémie de Covid-19 le rappelle, les pathogènes révèlent la fabrique matérielle, environnementale et biologique de nos sociétés - et ses failles. Suivre les épidémies à la trace, comme le permettent les progrès récents de l’épidémiologie moléculaire et de la bioinformatique (phylogénie, phylodynamique), ouvre potentiellement un nouveau moyen de cartographier le social, et donne une matière empirique pour repenser la santé humaine dans le contexte de l’Anthropocène – ce que désigne le concept émergent de santé planétaire. 

Les recherches de Guillaume Lachenal, Jules Villa et Gaëtan Thomas s’inscrivent dans ce cadre, à propos des épidémies de Covid-19, d’Ebola et de VIH-Sida. Nous étudions par exemple:

  • comment la pandémie de Covid-19 a accéléré l’émergence de nouvelles pratiques numériques de partage et d’évaluation des données et des publications scientifiques (projet Tractrust, ANR-REACTing). 
  • comment histoire urbaine, enquête d’histoire orale et données génétiques peuvent permettre de retracer l’histoire de l’épidémie de VIH à Paris, à partir de l’histoire d’un hôpital disparu, l’hôpital Claude-Bernard (projet ArcHiv financé par l’ANRS)
  • comment les sociétés d’Afrique centrale (RDC, Cameroun) ont été traversées et façonnées par des crises épidémiques et biologiques (invasions d’espèces) au 20e et 21e siècles – et comment s’entrechoquent diagnostics locaux et réponses transnationales, comme dans le cas de l’épidémie d’Ebola au Kivu étudiée par Jules Villa dans le cadre de sa thèse.

L’infrastructure des sciences de la transition écologique

Les recherches entreprises dans de nombreux domaines des sciences et des sciences sociales visent non seulement à produire de nouvelles connaissances sur les géo-écosystèmes et leurs interactions avec des activités humaines, mais également à susciter plus ou moins explicitement du changement social afin de préserver l’habitabilité de la planète. Il s’agit de caractériser ces sustainability sciences, particulièrement par l’étude des infrastructures qui organisent la production et la diffusion des savoirs, mais aussi aux effets qu’elles produisent sur les recherches et les chercheuses et chercheurs.

Nicolas Benvegnu a entrepris une étude sur un des ces infrastructures, les Long Term Socio-Ecological Reserch platforms, en proposant une étude quali-quantitative de la Zone Atelier Plaine et Val de Sèvre du CNRS.