1. médialab Sciences Po
  2. Activités
  3. Studio for Better Problems

Studio for Better Problems

From quick fixes to slow composition

Le Studio for Better Problems est un format pédagogique ouvert qui articule la description des problème socio-environnementaux et socio-techniques avec la génération de projets permettant d'y répondre.

Enseignement

Les problèmes sont construits et pourraient l’être autrement 

L’équipe Enquêtes collectives et formats inventifs s’intéresse à la problématisation des questions sociales concernant la technologie et à l’environnement : qu’est-ce qui est jugé pertinent pour intervenir sur une situation qui doit être changée ? Et selon qui ? Nourrie par les théories et les pratiques du design, notre approche méthodologique consiste à créer des dispositifs d’enquête de terrain pour faciliter l’engagement de multiples acteurs et susciter des descriptions nouvelles, vivantes et audacieuses des situations problématiques dans lesquelles ces acteurs sont impliqués.

Dans nos projets, nous apprenons, en tant que chercheurs, comment la pertinence, la signification et la forme des problèmes publics qui importent à la société sont produites par une diversité de pratiques, de formes d’expertise et de modes de participation. En d’autres termes, une leçon essentielle que nous tirons de nos recherches est que les problèmes sont construits — et qu’ils pourraient l’être autrement. Dans le Studio for Better Problems, nous appliquons cette leçon à des situations d’enseignement et de formation liées au changement social et à l’innovation.

Devenir étudiant.e.s des problèmes

Le Studio for Better Problems adapte notre méthodologie de recherche aux objectifs pédagogiques de l’enseignement supérieur et de la formation continue, notamment lorsque les étudiants sont invités à mobiliser les savoirs issus des sciences humaines et sociales pour opérer un changement social, innover, ou générer des projets transformateurs.

De nombreux discours et approches pédagogiques mettent l’accent sur la résolution de problèmes, valorisant la créativité, les compétences et les ressources nécessaires pour trouver des solutions. Le Design Thinking est l’un de ces cadres méthodologiques qui s’est imposé comme une recette permettant à chacun.e de s’engager dans des activités créatives et de résolution de problèmes.

À l’inverse, nous ne cherchons pas des solutions rapides, mais visons la composition lente des problèmes. Nous pensons que pour répondre aux défis socio-environnementaux et socio-techniques contemporains, les étudiants ont aussi besoin d’imagination, de compétences et de patience pour fabriquer de meilleurs problèmes.

Le Studio s’appuie sur des exercices pédagogiques concrets développés précédemment au médialab, tels que la cartographie des controverses. Toutefois, là où cette dernière mobilisait des méthodes numériques pour « suivre les acteurs » et collecter les voix déjà engagées dans les débats publics, les étudiants du Studio cherchent au contraire à faire émerger de nouvelles voix.

Composer de meilleurs problèmes demande des outils pour naviguer entre les différentes formes d’expertise — issues de disciplines académiques, d’autorités épistémiques, d’intérêts économiques, de positions sociales ou d’expériences vécues — qui voient les problèmes différemment. À l’image des pratiques de conception, les étudiants partent de leur propre sensibilité pour créer des artefacts, élaborer des formats participatifs et inventer des méthodes d’enquête. Ils apprennent à devenir des problem-composers attentifs et rigoureux. Et cela, qu’ils soient étudiants au sens institutionnel du terme ou non.

Comment intervenir dans les situations d’enseignement et de formation ?

Le Studio ne suit pas un cadre méthodologique figé comme le modèle du double diamant ou les méthodes de Design Thinking. Nous privilégions des techniques de composition ad hoc et personnalisées. Quelques principes communs guident néanmoins notre démarche :

  • porter attention aux frictions et aux troubles du quotidien,
  • enquêter sur des pratiques qui brouillent la frontière entre environnements en ligne et hors ligne (aussi appelés postnumériques),
  • fabriquer des dispositifs de terrain pour comprendre et se sensibiliser aux problèmes,
  • soigner les formats de publication et de partage des productions.