L'architecture des débats partisans : La controverse en ligne sur le "no-deal" Brexit

Nous proposons un cadre pour analyser les débats partisans qui implique l'extraction, la classification et l'exploration de la structure et des dynamiques latentes de l'argumentation dans les controverses sociétales en ligne. Dans cet article, l'accent est mis sur les arguments causaux, et le cadre proposé est appliqué au débat sur Twitter concernant les conséquences d'un scénario de "no-deal" Brexit. Des expressions régulières basées sur des verbes causatifs, la modélisation thématique structurée (STM) et les techniques de Dynamic Time Warping ont été utilisées pour identifier les arguments des factions partisanes, ainsi que leurs relations, et pour déduire les dynamiques de fixation de l'agenda. Les résultats montrent que les arguments employés par les factions partisanes sont principalement construits autour de constellations de classes d'effets basées sur des groupes de verbes polarisés. Ces constellations montrent que le débat sur le Brexit sans accord repose sur des éléments structurellement équilibrés. Les partisans du Brexit se concentrent davantage sur des arguments liés aux opportunités commerciales nouvelles et à une autonomie accrue, tandis que les opposants au Brexit (Remainers) argumentent davantage sur ce que pourrait détruire un Brexit sans accord, en mettant l'accent sur les questions liées à la frontière dure, aux tensions sociales en Irlande et en Écosse, et à d'autres problèmes économiques et de santé. Plus remarquablement, les dynamiques de leadership dans le débat montrent que, malgré leur utilisation différente des termes et des arguments, les dynamiques argumentatives des deux factions sont fortement entrelacées. De plus, les périodes identifiées dans lesquelles les rôles de fixation de l'agenda changent sont liées à des événements majeurs, tels que les extensions, les élections et la fuite du plan Yellowhammer, ainsi qu'à de nouveaux enjeux émergents en relation avec ces événements.