Explorer associations et transformations à travers des datascapes
Paul Girard, Mathieu Jacomy, Christophe Leclercq
Le développement des technologies numériques engendre une longue et profonde mutation de notre rapport à la connaissance. Quelle que soit l’étiquette utilisée pour désigner ce phénomène, de nombreuses personnes s’interrogent sur les évolutions de nos pratiques académiques (Lazer et al 2009, Ollion & Bollaert 2016). Latour et al avancent en 2012 que de nouvelles façons de représenter et surtout de naviguer dans les données permettraient de revenir sur le rapport entre tout et partie, débat aussi vieux que la sociologie elle-même (Latour 2012). D’après ces auteurs, chaque tout n’est qu’une façon particulière de voir les parties, un trait commun qui rassemble. Un trait parmi d’autres. Le tout est une prise tellement utile, tellement signifiante qu’on en oublie qu’il cache une réduction d’une foule de particularités. Or ce tout peut aujourd’hui être décomposé ou plutôt recomposé dynamiquement dans de nouveaux moyens d’exploration des données appelés Datascapes - autrement dit paysages de données. Reprenant ces intentions, nous avons depuis 2012 conçu des outils d’analyse exploratoire de données (Tukey 1977) qui permettent de multiplier les perspectives sur un même objet.