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Un nouveau Bhopal dans la Silicon Valley ? Critique écologiste des risques chimiques de l'industrie des semi-conducteurs

Le groupe de travail sur les « Matérialités du numérique » accueille Christophe Lécuyer, historien des sciences et techniques au LIP6 et professeur à Sorbonne Université, pour une présentation intitulée : « Un nouveau Bhopal dans la Silicon Valley ? Critique écologiste des risques chimiques de l'industrie des semi-conducteurs ».

Rendez-vous, Séminaire de recherche

Salle G009, 28 rue des Saints-Pères, 75007 Paris

Résumé

La  fabrication de circuits intégrés repose sur l’usage massif de gaz très  toxiques. Pendant la seconde moitié des années 1980, la catastrophe de  Bhopal donne lieu à une âpre controverse à leur sujet dans la Silicon  Valley. Préoccupés par le rejet potentiel de gaz mortels dans  l’atmosphère par les usines de semi-conducteurs, les brigades de  sapeurs-pompiers de la région rédigent une ordonnance concernant leur  stockage et leur utilisation. Les entreprises de microélectronique  s’opposent à cette ordonnance et font campagne pour des règles plus  souples. En 1987, le conseil intergouvernemental du comté de Santa Clara  tranche en faveur d’une régulation stricte des gaz toxiques et force  l’industrie à élaborer une nouvelle version de l’ordonnance en  collaboration avec la Silicon Valley Toxics Coalition, une association  écologiste. L'ordonnance sur les gaz toxiques force les entreprises de  la Silicon Valley à faire de très gros investissements dans la  sécurisation de leurs usines. Elle est ensuite incorporée au Uniform  Fire Code et fixe les règles d'utilisation des gaz dangereux pour tout  l'Ouest américain. 

Biographie

Le groupe de travail « Matérialités du numérique » du Centre Internet & Société (CNRS) se consacre à la promotion des échanges pluridisciplinaires. Il vise à intégrer les perspectives des sciences humaines et sociales — incluant la sociologie, l'anthropologie, l'histoire, la géographie, et les sciences politiques — et celles de domaines tels que l'informatique, la chimie, la physique, la géologie, l'électronique, ainsi que les sciences et le génie des matériaux. Cette démarche a pour but de développer une compréhension approfondie des matérialités du numérique. Le groupe aspire aussi à ouvrir le dialogue à divers publics, en incluant activistes, artistes, industriels, élus, travailleurs et journalistes, afin d'enrichir les discussions autour de ces enjeux multidimensionnels. 

Informations pratiques

La séance se tiendra au format hybride, en visioconférence  (Zoom) et à Sciences Po  (28 rue des Saints-Pères, 75007).  L'inscription préalable est obligatoire