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La souveraineté est-elle une (nouvelle) technologie ?

Cette séance de séminaire accueille Jonathan Roberge, Nicolas Chartier-Edwards, Etienne Grenier et Mélina Poulin. Ils exploreront les défis de la souveraineté dans la recherche en IA au Canada et l’impact de l’IA générative sur les industries culturelles du Québec.

Rendez-vous, Séminaire de recherche

Salle K.011, 1 place Saint Thomas d'Aquin 75007 Paris

Résumé

De l’infrastructuration souveraine de l’IA comme cryo-controverse - Nicolas Chartier-Edwards, Mélina Poulin, Jonathan Roberge

S’appuyant sur les travaux du consortium Shaping 21st Century AI et de la Chaire de recherche du Québec sur l’intelligence artificielle et le numérique francophones, cette présentation cherchera à démontrer comment les enjeux canadiens de souveraineté de la recherche en IA, au niveau infrastructurel, viennent à être indexés aux enjeux de souveraineté politique dès que l'État fait de cette technologie un moyen d’affirmation de son pouvoir. Plus encore, il s’agira de démontrer comment l’unanimité des agents quant à l’emploi de l’IA comme moyen d’accès à la souveraineté politique constitue une cryo-controverse dans l’absence de problématisation.

La souveraineté culturelle dans la tourmente de l’IA générative : la double re-distribution des expertises et des dispositifs au sein l’écosystème québécois - Etienne Grenier & Jonathan Roberge

La maxime de Gibson voulant que le futur soit déjà inscrit dans le présent apparait s’appliquer parfaitement aux milieux culturels québécois en état de choc face à un déploiement de l’IA générative, à la fois inégalé et inégalement réparti. Dans cette présentation, il s’agira de s’intéresser au re-découpage de ce secteur dans la province canadienne et d’observer comment ses principaux acteurs se voient re-classer selon leurs capacités à s’adapter aux processus de datatification et d’automatisation. Bien que certaines industries culturelles puissent compter sur l’aide de l’État, cet appui semble toutefois chancelant dans la mesure où il est consigné dans un cadre technologique dominé par des groupes industriels américains. Ainsi, qui propose quoi, comment et avec quel type de pouvoir et de ressources, à la fois discursives et matérielles ? La présentation s’appuiera sur l’étude de deux initiatives en cours au Québec : le projet ArtIA mené par une coalition d’organismes (Sporobole, SAT et Projet collectif) et les consultations sectorielles conduites par Compétence Culture sur l’avenir de l’emploi et de la formation en culture.

Biographie

Jonathan Roberge est professeur à l’Institut national de la recherche scientifique (Québec, Canada) où il agit également à titre de co-titulaire de la Chaire de recherche du Québec sur l’intelligence artificielle et le numérique francophones. Spécialiste de la sociologie des sciences et des nouvelles technologies, il est un des principaux promoteurs de ce qu’il est convenu de nommer l’École de Montréal en études critiques de l’intelligence artificielle ou Critical AI Studies. Ses plus récentes publications incluent Algorithmic Culture (Routledge, 2016) et The Cultural Life of Machine Learning (Palgrave, 2020).

Nicolas Chartier-Edwards est candidat au doctorat sur mesure en Politique, science et technologie à l’Institut national de la recherche scientifique au Centre Urbanisation Culture Société à Québec et chercheur affilié à la Chaire IANF et au CIRST. Ses travaux portent sur les transformations de la souveraineté étatique par le déploiement de l’IA dans les administrations publiques fédérale du Canada et provinciale du Québec. Ses travaux ont été publiés dans les revues AI & Society, Digital Journal of Social Research ainsi que chez Routeledge.

Etienne Grenier est un artiste et un chercheur évoluant dans le domaine des cultures numériques. Candidat au doctorat à l’Institut national de la recherche scientifique à Montréal, il étudie les impacts de la datatification sur les chaînes de production culturelles et contribue aux activités de la Chaire iANF, de la Chaire CREAT du LabCMO et du CIRST. Actif au sein du collectif Projet EVA (projet-eva.org), sa pratique artistique l’a conduit à diffuser ses œuvres au sein d’institutions de premier plan et de festivals majeurs en Europe et dans les Amériques.

Mélina Poulin est étudiante au Doctorat sur mesure en Société, culture et technologies numériques au Centre Urbanisation culture société à l'Institut national de la recherche scientifique (Québec, Canada). Elle est assistante de recherche à la Chaire de recherche du Québec sur l'intelligence artificielle et le numérique francophones (IANF) et membre étudiante affiliée au Centre interuniversitaire de la recherche sur la science et la technologie (CIRST). Ses recherches portent sur les enjeux du déploiement de l'intelligence artificielle en enseignement supérieur, dans la recherche académique ainsi que dans l'ensemble des chaînes de valeur de la production scientifique.

Informations pratiques

Ce séminaire se déroulera en présentiel et en français, le mardi 30 septembre 2025 de 14h à 16h, en salle K.011, 1 place Saint Thomas d'Aquin, 75007 Paris.

L'inscription est obligatoire via ce lien.