Maintenir le mouvant. Ecrire les œuvres d'art pour les conserver dans un dispositif de prêt
Jean Baptiste Garrocq
Publications – Article/chapitre
Nous proposons dans cet article d’analyser les processus de conservation des œuvres d’art dans un dispositif de prêt. L’artothèque dans laquelle nous avons enquêté fonctionne avec un dispositif qui dote les œuvres d’une capacité de circulation. Si cette caractéristique semble s’opposer aux ambitions muséales classiques, elle s’ajoute pourtant à un objectif majeur : leur conservation. Le dispositif de prêt se fonde ainsi sur un certain paradoxe, proposant de faire circuler des œuvres fragiles chez des profanes et de les conserver dans l’état dans lequel elles ont été déposées dans l’institution. Dès lors, les travailleuses du lieu mettent en œuvre des résolutions techniques pour réussir cet objectif. Celles-ci déploient notamment, par l’utilisation de l’écrit, des existences scripturales aux œuvres pour les conserver, et activent leurs perceptions et leurs corps lors des vérifications. Toutefois, lors de chaque emprunt, c’est le public qui se retrouve en charge du travail de maintenance des œuvres.