Avant-Propos
Adrien Fauve, Clémentine Fauconnier, Guillaume Grégoire-Sauvé, Tatyana Shukan, Amélie Zima
« L’entrecroisement des sciences sociales et des “aires culturelles” demeure problématique ». C’est du moins le constat dressé en 2012 par des spécialistes en études turques à l’EHESS (Aymes, Ferry & Hayrin Goksin, 2012). Ce débat entre exceptionnalité des terrains et approches générales a été réactivé dernièrement par des chercheurs, à la fois politistes et spécialistes de certaines régions du monde (Dieckhoff, 2015). Nous entendons montrer ici combien le décloisonnement des littératures, qu’elles soient thématiques ou régionales invitant à des comparaisons fondées sur des objets communs à la sociologie politique comparative, permet de transcender ce débat entre particularisme et universalité théorique. De manière générale, la comparaison constitue un puissant catalyseur des rapports entre sciences humaines et sociales (SHS) et aires culturelles. Les débats qui ont opposé les tenants d’une politique comparée positiviste à des travaux qualitatifs et monographiques témoignent de l’importance des enjeux épistémologiques qui y sont liés. Face à ces débats généraux, l’analyse du post-communisme constitue un espace particulièrement riche pour participer à ces discussions. Les contributions de ce dossier en constituent un bon exemple, montrant comment le décloisonnement des littératures spécialisées se fonde sur des recherches centrées sur des objets socio-politiques généraux...