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Du travail précaire au capitalisme de plate-forme

Le 30 novembre, le séminaire du médialab accueille Patrick Cingolani pour la présentation de son dernier ouvrage intitulé "La colonisation du quotidien"

Event, Research Seminar

    Résumé

    "Le récent livre La colonisation du quotidien, Amsterdam, juin 2021 s’inscrit dans la dynamique d’un parcours sociologique qui a constamment interrogé les catégories de précaire, précarité, précariat. De diverses manières j’ai cherché dans mon travail de sociologue à faire de l’amphibologie du mot précaire le ressort d’une réflexion politique. Si, en effet précaire s’identifie d’un côté avec son étymologie et avec la vulnérabilité sociale ; de l’autre il a pris une inflexion distincte dans les mouvements sociaux qui depuis l’autonomie jusqu’à la lutte des intermittents se sont rassemblés autour du signifiant précaire comme figure polémique et conflictuelle. Mon intérêt pour le tournant du capitalisme de plate-forme est étroitement lié à la manière dont le numérique me semble accentuer et amplifier le processus d’externalisation, de segmentation et de fragmentation du travail qui comme tel peut définir ce qu’est le travail précaire et l’émergence de la « gig economy » en est directement l’illustration. Toutefois, les deux dispositifs (travail précaire et plate-forme) ne s’identifient pas terme à terme, au-delà de la précarisation se dessine dans le capitalisme de plate-forme le processus original d’une colonisation des activités vernaculaires sur laquelle ma communication voudrait plus particulièrement conclure."

    Biographie

    Patrick Cingolani, est professeur de sociologie à l’université de Paris. Il a interrogé les catégories de travail précaire, précaire et précarité et publié sur ces thèmes : l’Exil du précaire (1986), Révolutions précaires (2014) et La précarité, Que sais-je ? (2017 - 5e édition mise à jour).  Dans son travail les signifiants précaire et précarité apparaissent plus comme une hybridité que comme une identité ou une détermination socio-économique. La « question sociale » y est vue sous l’angle de la contradiction, des pratiques d’échappée, du conflit et des alternatives.