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Journée d’étude : Des victimes dans tous les états ? Perspectives sociologiques

Au cours des vingt dernières années, des discours dénonçant "la culture de la victimisation" et l'émergence d'une "société des victimes" se sont multipliés dans les médias. Face à ces perspectives souvent alarmistes, des recherches ont été menées pour explorer empiriquement les processus par lesquels les individus tentent de se faire reconnaître comme victimes, mettant en lumière la complexité et les défis de cette quête de reconnaissance.

Rendez-vous, Conférence

Amphithéâtre Albert Sorel / Leroy Beaulieu, 27 rue Saint-Guillaume, 75007 Paris

Résumé

Ces vingt dernières années, des discours dénonçant « la culture de la victimisation », « la concurrence victimaire » ou encore l’émergence d’une « société des victimes » ont essaimé dans nombre d’essais et de déclarations médiatiques. En réaction, des travaux sociologiques ont développé, par l’enquête empirique, une approche attentive au sens que les acteurs investissent dans leurs tentatives de reconnaissance, aux tensions qui en découlent, et ont largement remis en question la pertinence des discours alarmistes.

Ces chercheur∙se∙s ont pour point commun de ne pas adopter une vision statique de la victime, et de l’aborder, au contraire, comme une catégorie processuelle, interrogeant ainsi le parcours par lequel des individus en viennent à être reconnus ou non comme victimes. 

L’attention est notamment mise sur la façon dont ces processus rencontrent une pluralité d’obstacles, comme le rejet d’une forme de passivité associée au statut de victime ou encore les possibilités de retournement d’accusation lorsque l’on s’affirme comme tel. Ces écrits ont particulièrement permis de montrer que ces processus ne sont pas individuels, mais que des tiers participent pleinement au déroulement des processus de victimisation. 

Enfin, ces travaux éclairent la place particulière de la diversité de dispositifs qui encadrent la prise en charge des victimes, et les attentes de ces dernières quant à leurs finalités. Cependant, en même temps qu’elles l’interrogent, ces recherches mobilisent la catégorie de victime pour penser et analyser la façon dont, dans nos sociétés, les souffrances et expériences offensantes sont mobilisées. 

Cette journée, profitant d’une actualité de la recherche et de publications récentes, propose de discuter les apports théoriques et méthodologiques de la sociologie dans l’appréhension des processus de victimisation.  

Au-delà des points de convergence cités, est-ce qu’une mise en série de différents travaux permet de préserver ces derniers dans l’étude de cas très éloignés ? Si des différences existent, quelles sont-elles ? Répondent-elles de la singularité des cas ou d’enjeux théoriques ?  

L’émergence de l’étude des processus de victimisation pose également des questions d’ordre méthodologique. Elle incite d’abord à réfléchir à  la place de l’enquêteur∙rice comme tiers dans ces processus de mise en cause et de victimisations. Elle invite à interroger le passage de la notion de victime, telle qu’elle peut être mobilisée par les enquêté∙e∙s, à sa version sociologique comme catégorie analytique.

Finalement, l’analyse de la victimisation comme processus articulant moments de bifurcation et long terme invite à questionner, en retour, les temporalités de l’enquête sur ces processus.

Programme

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Informations pratiques

La journée se tiendra le mercredi 30 avril 2025, de 9h à 18h, en présentiel et en français, sur le campus de Sciences Po, dans l'amphithéâtre Albert Sorel / Leroy Beaulieu, situé au 27 rue Saint-Guillaume, 75007 Paris. 

L'inscription préalable est obligatoire.