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Inférer l’espace idéologique depuis les médias sociaux

Comment reconstruire les dynamiques politiques dans les nouveaux espaces numériques?

Les traces numériques publiques des médias sociaux, en particulier Twitter, permettent d’inférer l’espace idéologique que leurs utilisateurs composent et occupent.

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L’espace qui émerge de l’analyse de correspondances est composé de deux dimensions principales : le clivage classique droite/gauche et un second axe opposant les points de vue supra-nationalistes et locaux. Il est possible de plonger des acteurs dont les orientations politiques sont connues pour valider l’interprétation de l’espace idéologique latent. Sur la figure ci-dessous,les députés et sénateurs français sont positionnés, ainsi que la position moyenne de leur parti.

Cette technique permet de positionner des centaines de milliers d’utilisateurs. Dès lors ce signal peut être projeté à des artefacts manipulés par ces utilisateurs ; par exemple, des URLs partagées sur Twitter. Par agrégations successives, le centre de gravité des URLs publiées par un média permet de construire le paysage politique de l’espace médiatique français et, pourquoi pas, d’en mesurer le degré de polarisation. Ce signal peut également être propagé à d’autres comptes ou d’autres réseaux sociaux (Ramaciotti Morales et al., 2020). C’est grâce à ces méthodes que nous avons pu cartographier l’espace politique occupé par les groupes des Gilets Jaunes sur Facebook (Cointet et al., 2021). Au-delà de Twitter et Facebook, ces projections permettent de positionner d’autres entités du web, telles que des chaînes YouTube et sites web en général. Ceci permet des enquêtes au large d’un espace public numérique ; par exemple, l’étude du déployement du mouvement des Gilets Jaunes sur cet espace multi-platfeorme (Ramaciotti Morales et al., 2021)