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Culture et données

Que font les données aux mondes de la culture?

Les nouveaux modes d’expériences de la culture et la prolifération des formes d’expression mettent-elles en question la différence entre modèles, copies et données?

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A une époque d’hésitation sur le statut des données culturelles, tiraillées entre les impératifs de protection des producteurs et la réalité de la circulation parfois sauvage des œuvres, le médialab explore les transformations de la culture à travers des partenariats avec des institutions soucieuses de réfléchir aux nouvelles expériences de la culture issues de la production de données. Les institutions de la culture encourent le risque d’une crispation sur un modèle de gestion des œuvres et données qui ne prendrait pas date des nouvelles pratiques de production et partage des œuvres, et qui en manquerait les signes de vitalité. Au-delà, la diffusion de plus en plus large de données visuelles interroge les rapports à l’œuvre. Quelles expériences les données de la culture suscitent-elles ? Comment les valoriser ? Quel rôle peut-il être dévolu aux institutions culturelles, muséales et patrimoniales, à l’heure du développement croissant de nouveaux modes d’appréhension des œuvres ?

Projets associés

Observer les festivals de films français

Quel rôle jouent les festivals dans la création de valeur culturelle autour des films? Figures incontournables de l'économie de la culture depuis les salons du 19ème siècle, les festivals avaient été rattrapés lors du 20ème siècle par la multiplication de supports d'œuvres culturelles. Ils font un retour en force récemment avec la crise des supports numériques et la dispersion des œuvres d'art à travers leurs nouvelles modalités de diffusion qui mettent en cause une économie jusqu'alors basée sur la propriété intellectuelle et l'exploitation de produits tangibles. Face à cette crise, la performance redevient une source de profit dans la mesure où elle s'articule à une expérience unique. 

Etat de l’art

Depuis 1791, l’État Français a financé l’art en train de se faire. A travers le truchement d’institutions publiques de plus en plus variées, plus de 500 000 œuvres ont ainsi été acquises et gérées par l’État. C’est une spécificité de la politique culturelle française qui ne se retrouve nulle part ailleurs. État de l’Art étudie les effets de l’intervention de l’État sur la vie des œuvres et la réputation des artistes en exploitant les données de gestion des collections publiques d’art contemporain organisées par l’association videomuseum. Elles offrent une vue d’ensemble unique sur la production artistique du moment, comme des effets de collection et de construction de carrière d’artistes qui animent les musées et les galeries.

Les documents de l’art

Si l’expérience muséale représente une formule médiatique assez unique - à la différence des autres médias longuement théorisés comme les écrits du livre et des journaux par exemple, avec les œuvres du musée il faut se déplacer et venir voir. Malgré cette demande des œuvres de trôner sans intermédiaire, elles génèrent dès leur entrée au musée, en galerie ou en salle de vente une quantité importante de documents allant des notices d’entrées en collection aux commentaires érudits des historiens de l’art. Ce projet, appuyé sur plusieurs cas d’étude de musées, propose de donner sa pleine mesure aux documents et d’amorcer une histoire documentaire de l’art.

Prêter et emprunter des œuvres 

Depuis des décennies, certaines institutions artistiques s’attèlent à faire circuler des œuvres, à côté de chez elles ou à l’autre bout du monde. Or, une faible partie d’entre elles prêtent des œuvres à des individus ou collectifs habituellement exclus de ce circuit : particuliers, écoles, entreprises, lieux publics… Ces enquêtes tentent alors de saisir comment la catégorie « art » se forme et se maintient dans ces espaces à priori non dédiés à recevoir des œuvres d’art fragiles, ainsi que les manières dont ces œuvres rencontrent un public. 

Dans une perspective écologique, cette étude est attentifve aux manières dont l’art s’insère dans un milieu et comment se fait, en contexte, l’art avec les individus.